L'année suivante et celles d'après

Publié le par Melimelo

Quand Manu perd son père au début du film, sa mère la prend dans ses bras et la console en lui rappelant qu'elle est jeune, qu'elle s'en sortira, qu'elle a la vie devant elle.

Justement, "L'année suivante" raconte comment Manu ne s'en sort pas. Comment elle se trouve piégée dans cette banlieue lointaine, skotchée à une zone industrielle où son père a été enterré au pied d'une enseigne géante Carrefour. Elle tourne dans ce vide, elle tourne et lentement s'éloigne d'elle-même. Elle ne suit plus ses études, elle se détourne de sa mère. Elle finit par s'insérer parfaitement dans ce monde poli et lisse des centres commerciaux, s'insérer à un tel point qu'elle en devient transparente, qu'elle parlera d'elle-même à la troisième personne. L'année suivante, mais les années d'après aussi.

Manu nous parle d'une blessure qui ne se referme pas, d'un deuil qui ne se fait pas. Pour traiter ce sujet tout en délicatesse et justesse, Isabelle Czajka filme des images magnifiques, des plans esthétiquement touchants de la banale horreur de ces zones entre deux zones, entre le rural et l'urbain où personne ne souhaite s'arrêter vraiment. Temps de transit où Manu est perdue.

Bon, vous l'aurez compris, "L'année suivante" m'a beaucoup touchée mais aussi peut être parce qu'il me rappelle ces films que je voyais à une certaine époque. Si je vous dis "Tous les garçons et les filles de leur âge" peut être verrez vous de quoi je parle. Justement, j'avais 17 ans moi aussi. Justement.

Publié dans Flims

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M
c'est aussi pour ça que tu lis mon blog :)
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C
c'est quoi ce film ? jamais entendu parler...
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